"Entre modernité et toutes les traditions
tu as su assurer une bonne transition
tout comme saint François, aimant toutes les bêtes
tu as su conjuguer compassion et amour
en toute égalité, en toute humilité.
Sans doute regrettons-nous ton côté puritain
qui n'a pu t'empêcher de traiter d'assassins
celles pour qui l'enfant ne pouvait exister."

Baptême et communion en passant par la gifle
de la confirmation, j'ai suivi le chemin
que les 'bonnes' familles se devaient d'adopter.
Comme toute bonne chrétienne, je suis allée à Rome
impressionnée de voir tant de fastes et richesses.
Un jour au catéchisme on m'a mis dans la tête
que pour être sauvée il était préférable
de pratiquer l'ascèse, de vivre en pauvreté.
Cette dichotomie m'a longtemps bouleversée.
Et puis on m'a appris qu'en tant que divorcée
je devenais indigne d'hosties et de prières.
Commençant à douter d'un manque de vérité
j'ai pris quelque distance déclarant à qui veut
je suis non pratiquante alors que j'ai la foi.

Mais ça c'était hier, qu'en est-il aujourd'hui ?
Allez-vous accepter, telle soeur Geneviève
d'ouvrir grand vos portes à tout LGBT ?
Admettrez-vous enfin que les plus hautes sphères
accueillent en leur seing le genre féminin
qui compose la moitié de toute l'humanité.
Et peut-être qu'un jour serez-vous disposés
à permettre à vos prêtres une union consentie
en laissant à chacun la liberté du choix
de supporter ou non le voeu de célibat,
car sans amour humain, certains êtres se perdent
et dévient du chemin en oubliant la foi.
Renoncerez-vous aussi d'aimer être honorés
et de faire l'objet de toute dévotion.
Et saurez-vous demain guider ceux qui s'incarnent
sans genre défini, bouleversant tous les codes
ainsi que les principes et ne voir en chacun
que des Fils de Dieu à l'image du Christ.

Aurez-vous le courage de reconnaître enfin
les erreurs du passé, les papes dévoyés,
les trafics d'enfants et les abus sexuels,
les crimes perpétrés et les inquisitions,
la main mise sur les âmes pour mieux les asservir,
faisant croire à chacun que sans eux il n'est rien,
tout juste de la poussière qui retourne à la terre ;
quand vous parlez ainsi, vous évoquez la chair
alors qu'en nous réside l'étincelle divine
et que tout être humain est avant tout esprit,
issu de Dieu-Amour avec pour destinée
la promesse du retour dans le giron du Père.

Nous sommes ici sur terre pour élever nos consciences
pour comprendre simplement que nous sommes aimés,
libres d'utiliser ce fameux libre arbitre
en attendant le jour de notre Ré-Union.

François, tu es parti mais tu nous as laissé
l'espoir et l'espérance que le mot "religion"
retrouve ses origines, signifiant simplement
de relier TOUS les hommes à la Source de Vie.

Aujourd'hui c'est certain nous formulons le voeu
de voir une ouverture vers plus de compassion
et d'éviter de vivre une forme d'exclusion.
Léon le quatorzième, petit frère de François,
c'est l'espoir qui nous guide de nous tourner vers toi,
unique voix au monde pour évoquer l'Amour
et la Fraternité à toute l'Humanité.
Ne la galvaude pas, ne la déshonore pas
car tu es le gardien des paroles du Christ
le père spirituel de millions d'êtres humains

Sinon certains vivront isolément leur foi
s'appuyant pourquoi pas sur la philosophie.

(Marie Liñaje)
La philosophie est l'art de penser par soi-même